Les différents types de guitare
Raff de HGuitare 25/07/23 0
Superstrat, V, Explorer, jumbo, dreadnought, flamenca, électrique, folk, résonator, etc. Une pléthore de noms qui ne manquent pas pour désigner nos bonnes petites pelles adorées. Une source de repères pour certains, une source de confusion pour d’autres ; en particulier chez les débutants et futurs aspirants guitaristes.
Devrais-je commencer par une acoustique ? Aurais-je l’air plus cool avec une guitare en V ? Quelles différences entre une folk et une classique, puisqu’à première vue toutes deux sont acoustiques.
Noyé·e·s dans un océan de termes toujours plus vastes et pas toujours plus clairs pour autant, beaucoup de questions peuvent se poser : Choix de la forme, choix du bois, du type de micros, avantage de l’un, désavantage de l’autre, etc., pour au final décider quel joujou nous satisfera le mieux. Nous allons dans cet article essayer de tirer ça au clair, avec l’aide de votre serviteur.
Nous allons essentiellement nous focaliser sur trois grandes catégories de guitare : Classique, Folk, (qui se rejoignent toutes deux dans les acoustiques), et Électrique (avec des majuscules, s’il vous plaît).
LA GUITARE CLASSIQUE
À la base de tout, cet instrument se retrouve - comme son nom l’indique - essentiellement dans un registre de musique classique, mais pas que. Elle est également plébiscitée dans la bossa nova, le manouche, le flamenco, la world music, ainsi que dans la pop, ou la chanson française (dans un esprit George Brassens notamment).
De forme relativement similaire à la guitare Folk par ses courbes, elle se distingue en revanche de cette dernière par ses sonorités beaucoup plus feutrées, dû à ses cordes en nylon, moins brillantes et avec une tension moins exercée que sur sa voisine.
Son manche est également plus large.
Elle se marie très bien dans les styles susmentionnés, couplée à un jeu de guitare essentiellement basé sur les doigts (le médiator chez un guitariste classique est aussi bien vu que chez un bassiste, c’est pour dire).
Ici les arpèges sont légion, ainsi que la « pompe » façon manouche, alternant basse + accord respectivement avec pouce + reste des doigts. La guitare classique est également fortement associée au flamenco, où les guitaristes s’éclatent (les doigts, il faut le dire) à profiter de son corps léger et dynamique pour balancer des rythmiques percussives à souhait, le tout sur un fond de gammes orientales pour un rendu particulièrement bouillant.
Par ailleurs, en raison de ses caractéristiques plus douces, on la conseille souvent aux enfants pour éviter les problèmes de mal de doigts ou encore aux débutant·e·s pour commencer en douceur.
Quelques morceaux de référence à écouter :
- Les Jeux Interdits de Narcisso Yepes
Classique incontournable si vous souhaitez bosser les arpèges aux doigts, et impressionner votre entourage.
- Tamacun de Rodrigo y Gabriela
Pas vraiment du flamenco selon les dires du duo, il n’empêche qu’en termes de techniques percussives, Gabriela assure le show, je vous conseille fortement d’aller voir leurs vidéos.
- Minor Swing de Django Reinhardt
Comment le bonhomme arrive à faire preuve d’une telle virtuosité avec 2 doigts reste un mystère. Ici, tant la rythmique et le lead valent le coup d’oreille.
LA GUITARE FOLK
Mets ton chapeau et enfiles ton destrier, cowboy, car nous allons maintenant parler de la guitare folk !
Principalement apparue aux États-Unis au début du 20ème siècle, elle a tout d’abord été popularisée dans des registres blues, country, bluegrass, et folk (tiens donc ?!), avant de s’étendre à d’autres horizons pour devenir le couteau suisse qu’elle est aujourd’hui.
De nos jours, on la retrouve tant dans les bras de stars populaires tels que John Mayer, qu’autour d’un feu de camp, ou encore sur de nombreuses intro de morceaux Metal (que j’affectionne particulièrement).
Nombreux·ses sont les jeunes guitaristes qui ont fait leurs premières armes sur une guitare folk, à coups de Wonderwall, d’Hotel California, ou de l’intro de Stairway to Heaven.
Contrairement à sa grande sœur Classique, la guitare Folk possède un manche en général plus étroit, ainsi que des cordes en acier, d’où l’appellation « steel-string guitar » en anglais. Elles lui procurent un son beaucoup plus brillant et puissant, qui rend particulièrement bien dans un jeu en strumming (grattage d’accords) dans un contexte d’accompagnement.
C’est pourquoi elle est souvent l’instrument de choix pour les guitaristes chanteurs·euses. Il est toujours agréable de taper quelques accords ouverts dessus : c’est simple, efficace et surtout très fun. Bon par contre, on ne va pas se mentir, la tension des cordes mettra vos doigts à rude épreuve durant les premiers temps.
Loin de se cantonner à ce rôle, elle fait également le bonheur des joueurs de fingerpicking (jeu aux doigts), très en vogue dans les années 50/60/70. Plusieurs groupes tels que les Beatles, Fleetwood Mac, ou Scotty Moore (guitariste d’Elvis Presley) y ont eu plusieurs fois recours. Une technique un peu déroutante au début, mais diablement efficace une fois acquise pour épicer des accords de base et les rendre plus intéressants.
Comme morceaux de référence à écouter :
- Photograph de Nickelback
Souvent décrié pour sa musique un peu générique, il n’empêche que ce titre est un parfait exemple de l’utilisation des cordes à vide pour à la fois enrichir des accords et avoir un effet drone sur certaines notes
- Dust in the wind de Kansas
Morceau phare pour débuter en fingerpicking, le morceau tourne sur des accords basiques, mais est rendu complexe par l’alternance basse-arpèges
Pour suivre le cours, c'est par ici : apprendre "Dust In The Wind"
- Fade to Black de Metallica (Intro)
Pas forcément représentative du style général du groupe, ce morceau reste néanmoins culte et représentatif de ce qu’une guitare acoustique peut apporter en termes de dynamique, même dans un morceau pêchu.
LA GUITARE ÉLECTRIQUE
Rêve des ados, cauchemar des parents. La guitare électrique, aujourd’hui présente dans la quasi intégralité des styles musicaux, fut à ses débuts le symbole d’une nouvelle génération en rébellion, sous le signe du rock‘n’ roll dans les années 50. Porté par 2 noms principaux : Fender et Gibson, 2 noms - 2 écoles.
Contrairement à ses ancêtres acoustiques, la guitare électrique ne dispose pas d’une caisse de résonance, et a donc besoin d’être amplifiée pour être entendu à un volume raisonnable (ou pas, vous demanderez à vos voisins) à l’aide de micros intégrés au corps de la guitare, qui capteront le signal de vos cordes avant de le renvoyer vers un ampli guitare la plupart du temps.
En revanche elle partage avec la guitare folk un profil manche en général assez similaire, et également des cordes en acier. Un avantage non négligeable est leur forme ergonomique, moins encombrante, et beaucoup plus taillée pour la scène.
Le charme ainsi que la force d’une guitare électrique réside essentiellement dans son éventail de sons archi-large. Des tonnes d’effets divers et variés : modulations, reverbs, distorsions, wah-wah, delays etc. Mais également selon différents types de micros, différents types d’équalisation, ainsi qu’un caractère général variant selon le type d’ampli utilisé : transistor où à lampes, plutôt teinté U.S ou British.
Il faudrait un article à lui tout seul pour décrire tous les cas de figures que vous pourrez retrouver parmi les guitares électriques, mais comme dit plus haut on retrouve essentiellement 2 grandes familles.
- Les guitares type Fender :
Elles ont souvent un profil plus élégant et plus souple. Elles sont légères, confortables, et s’adaptent en général plutôt bien à tous les styles. Elles sont la plupart du temps équipés de micros dits « simples » avec un niveau de sortie modéré, un caractère assez brillant et clair, avec une bonne dynamique. Parfaite pour du funk, du reggae, ou de la surf music par exemple.
- Les guitares type Gibson :
Elles ont souvent un corps plus massif, et un manche légèrement plus court. Porté par des noms tels que Slash, Jimmy Page, Ace Frehley ou Joe Perry, elle est devenue depuis les années 70 une figure incontournable du hard rock. Ce sont leurs micros dits « double » ou « humbucker » qui leur délivrent une puissance supérieure, mais perdant au passage en clarté. A réserver pour des styles de musiques plutôt musclés donc.
Comme morceaux de référence à écouter :
- Le Freak de Chic
Le son signature de la Strat par excellence : brillant et claquant.
- Back in black d’AC/DC
Bien gras et puissant, un régal pour les possesseurs de Les Paul
- Eruption de Van Halen
Inspirant la nouvelle vague de shreddeurs des années 80 et repoussant les limites guitaristiques de l’époque. Foncez écouter !
CONCLUSION
Finalement que choisir ? Il faut tout d’abord chasser tout cliché qui peut obscurcir votre jugement. Non, il ne faut pas obligatoirement commencer par apprendre avec une classique. Non, une électrique ne coûte pas forcément plus cher. Il faut avant tout penser à ce qui vous convient le mieux, car comme vous le savez « les goûts et les couleurs ne se discutent pas » Penser à ce que vous aimez écouter et n’hésitez pas à essayer plusieurs modèles, et voyez quelle est la belle qui vous fera le plus vibrer.
Rédacteur : Alexandre Ziboni
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