Les effets temporels à la guitare
Ami guitariste, je te souhaite la bienvenue dans la DeLorean de HGuitare, pour un voyage direction l’espace-temps !
Nous allons en effet aborder, dans cet article, les effets dits temporels.
C’EST QUOI, UNE PEDALE D’EFFET TEMPOREL ?
Principe :
Les effets temporels ont pour particularité de mettre l’accent sur le retardement du signal émis par la guitare. Pour ce faire, l’effet utilisé va diviser le signal (ou le dupliquer) en deux parties distinctes, mais toutefois identiques. Le guitariste va ensuite pouvoir choisir de modifier un des deux signaux ainsi générés, en contrôlant la durée, et / ou le temps de retardement, ainsi que sa cadence de répétition.
Pour info : on appelle également cette famille les effets de spatialisation.
Vous me suivez ?
QUELS EFFETS SON TEMPORELS ?
La famille des effets temporels comporte plusieurs types d’effets, chacun ayant sa propre particularité, et sa propre action sur le signal de sortie de la guitare.
On y trouve donc le delay, la reverb, et autres echo, looper, notamment.
Allons un peu plus loin…
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LE DELAY
L’effet de delay a été mis au point sur le principe même d’une chambre d’écho. Il voit le jour dans les années 50.
C’est donc un effet temporel intemporel … (oui, ça va chercher loin …).
Il décale le signal de la guitare, dans le temps, et permet de le répéter, un peu comme un écho, écho, écho…
On l’utilise pour donner au son une ampleur supérieure, le faire « grossir », tout en restant aussi naturel que possible. Cet effet a pour finalité d’insuffler un peu plus de « vie » au morceau que joue le musicien qui l’utilise.
A l’origine, le delay était donc une espèce d’écho à bandes : imaginez-vous enregistrer votre guitare sur deux magnétophones à bande, en même temps, puis mettre en lecture chacune des bandes enregistrées, mais en décalant l’une par rapport à l’autre.
C’est ainsi que l’on créera le premier Delay à bandes : une tête enregistre le signal de la guitare, et plusieurs autres le restituent, chacune avec un retard déterminé à l’avance. Plus il y aura de têtes de restitution, plus il y aura de delay.
Cette technique ne comporte cependant pas que des avantages, car très gourmande en consommation de bandes, et de têtes de lecture. A savoir aussi que l’effet de répétition sur ces appareils avait tendance à faire disparaître petit à petit les aigus.
C’est la raison pour laquelle on passera au Delay analogique.
Il faudra cependant attendre les années 70, amenant dans leur sillage une évolution technologique remarquable dans l’électronique, et donc la capacité d’intégrer cet effet dans un format pédale, pour assister à la naissance du delay analogique.
Sur ce genre d’effet, les temps de retard moyens sont de 300 à 350 ms.
Une fois n’est pas coutume, deux classes de musiciens s’opposent quant à la qualité de ces effets de delay analogique. En effet, on constatera un rendu de qualité de signal de répétition en légère dégradation, entraînant l’apparition d’une légère distorsion dans le rendu final. Il y a donc ceux qui trouvent cette « mutation » du son horrible, et ceux qui s’y attachent farouchement.
Le Delay numérique, enfin, est quant à lui créé dans les années 80.
Fabriqué au format pédale, comme les analogiques, on le trouve également sous forme de racks, et bien entendu désormais, dans vos logiciels préférés.
Au contraire du delay analogique, ici, pas de perte de qualité du signal. Tout est clair, net précis, cristallin … un peu trop, même, aux yeux de certains puristes, qui préfèrent le côté organique de leurs effets, à la propreté de laboratoire de ce nouveau type de technologie.
A savoir : dans votre chaînage, sur votre pedalboard, l’emplacement idéal du Delay est après les effets de compression, de saturation et / ou de distorsion. Il se placera en avant dernier, généralement, juste avant la reverb.
NB : si l’amplificateur de guitare possède une boucle d’effet, le Delay s’y sentira des plus à l’aise.
Voici une petite sélection de pédales de delay, afin d’y voir un peu plus clair, clair, clair (comique de répétition).
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Pédale BOSS DD-7
Dernière évolution en date de la pédale de delay numérique de Boss, la DD-7 offre pas moins de 6.4 secondes de delay, un effet boucle (looper) de 40 secondes, une modulation d’effet de chorus, la modélisation de la légendaire BOSS DM-2, un tap-tempo …
On peut donc avec allégresse régler à loisir le niveau de l’effet, le nombre de répétitions, et le temps de delay.
Avoisinant les 140 €, elle est destinée aux amateurs d’effets accessibles, mais déjà férus de petits réglages, et donc patients.
Voici un exemple de ce que donne cette pédale de référence.
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Pédale Harley Benton Digital Delay
Une pédale simple et d’entrée de gamme, idéale pour « se faire la main », et le pied, bien entendu …
3 réglages : time, repeat, level, un temps de delay allant de 25 à 600 ms, true bypass, avec une petite connotation vintage assez sympathique, si peu que vous en cherchiez la nuance.
A noter : le mini prix de cet effet, avoisinant les 30 € !
Un effet idéal pour apprendre à manipuler un delay, et en apprécier l’effet sur le signal de sa guitare.
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Pédale Strymon Timeline
Là, clairement, on attaque le lourd, la crème de la crème, the cherry on ze cake !
Réputée comme étant la meilleure de sa catégorie, la Timeline dispose de nombreux réglages, et se destine à des amateurs d’effets chevronnés, et rompus à l’art du tripotage de potards.
Effet pointu s’il en est, la pédale Timeline propose 12 types de delay, 8 contrôles, entrée et sortie stéréo, une entrée pour pédale d’expression, entrée et sortie midi, etc, etc …
Si le delay est votre effet préféré, cette pédale devra un jour être vôtre.
Attention cependant, son prix avoisine, quand même, les 500 € !
Sans plus attendre (notez comme je prends soin d’utiliser des transitions ayant rapport avec le temps), je vous propose d’aborder maintenant un autre effet temporel important :
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LA REVERB
L’effet de réverbération, plus communément appelé reverb, a pour objectif de donner au signal de sortie une ampleur donnant l’impression de jouer dans une salle de plus ou moins grande taille, selon le réglage qu’on lui aura donné.
Exemple : si je me trouve dans un cagibi à peine plus grand que le coffre d’une Fiat 500, et que je crie, le son provoqué par mon hurlement s’arrêtera net dès que je fermerai la bouche. En revanche, si je pousse le même cri au milieu de la cathédrale Notre Dame de Paris, tel Quasimodo s’égosillant d’amour devant sa belle Esméralda, le son gagnera en ampleur, et résonnera, même après que je me sois arrêté de m’époumoner comme un damné.
On utilise donc cet effet sur la guitare, mais aussi sur la voix, et sur d’autres instruments, pour donner à l’ensemble un sentiment d’enveloppement, permettant au morceau interprété de « sonner mieux ».
Conseil : si vous produisez votre propre musique, ou si vous jouez en groupe, bref, si plusieurs instruments utilisent de la reverb sur le même morceau, et en même temps, le mieux est de la régler à l’identique pour tous. En effet, utiliser plusieurs types de reverb en même temps risque d’ajouter un sentiment de cacophonie pour le moins disgracieux à l’ensemble, et donc un manque de cohérence au morceau.
Après, bien entendu, chacun fait comme il le sent.
En clair : la reverb donne une impression auditive d’espace, plus ou moins vaste, donc plus ou moins de profondeur au signal de la guitare, tout en augmentant l’impression de volume sonore.
Avant l’invention de l’effet de reverb, on cherchait à obtenir son résultat en envoyant le signal de sortie dans un haut-parleur placé dans une grande pièce, un corridor, …que l’on enregistrait pour le réinjecter au signal de source. Du bricolage, mais qui a fait ses preuves à l’époque !
Depuis cette période expérimentale, on utilise la reverb sous forme d’effets, pédale, rack, etc…
Beaucoup d’amplificateurs disposent aujourd’hui de série d’un effet de reverb. Mais certains musiciens cherchent à aller plus loin dans l’espace, et découvrir ainsi des contrées encore inconnues et inexplorées.
Il existe plusieurs types d’effets de reverb : la reverb à ressort (qui utilise l’effet de propagation des ondes par un ressort dans une boite), la reverb à plaque (on remplace les ressorts par des plaques), la reverb à lignes à retard (le signal entre, et ressort avec plusieurs millisecondes de retard, un peu comme un mini delay, en somme), la reverb stéréo, ou encore la reverb numérique (la plus moderne, en train d’ailleurs de remplacer petit à petit les solutions précédentes).
Voyons ensemble plusieurs modèles d’effets de reverb numérique.
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Strymon Big Sky
Ne nous le cachons pas plus longtemps, avec Strymon, on donne dans l’excellence, la grande classe.
La Big Sky ne démentira pas mon propos, puisqu’elle offre pas moins de 12 types de reverb, 300 presets programmables, enfin, bref, il y a sur cette machine tout plein de boutons, tous paramétrables ! Elle a cependant l’inconvénient de son avantage : elle se réserve à des musiciens chevronnés, voire pros, qui vont chercher à explorer, sortir des sentiers battus, innover, aller plus loin … Autant vous dire qu’elle ne se destine absolument pas au guitariste qui aime le plug ‘n play, et qui trouve qu’un potentiomètre, ça ne sert à rien …
Attention, pour acquérir ce monstre, il vous faudra débourser pas moins de 530 € environ, quand même !
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TC Electronics Hall Of Fame 2
La pédale Hall Of Fame est devenue rapidement mythique et légendaire grâce à sa simplicité d’utilisation, sa robustesse, sa souplesse, et tout ce qui rime en esse et qui aie une connotation sympathique. Entrée et sortie stéréo, un switch true bypass, et 4 potards, que demander de plus ?
Vous pouvez donc régler le tone, le niveau, le décalage, un switch de pre delay discret est aussi présent, et bien entendu, vous pouvez régler votre reverb !
Bref, une très bonne solution, au format simple pédale, facile à intégrer, pour environ 170 €.
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Mooer Shim Verb
Au royaume des mini pédales, faisons appel à la marque Mooer.
Spécialiste des petits formats, en plein expansion depuis quelques années, Mooer nous propose ici l’un de ses modèles de reverb les plus appréciés des musiciens que nous sommes.
En effet, voici un modèle simple, avec 3 contrôles, (decay, level et color), un sélecteur de reverb (room, spring et shimmer), true bypass, pour un prix, à l’image du format de cet effet, tout mini, puisque d’environ 60 €.
Un très bon modèle pour débuter dans cet effet, qui saura procurer à son utilisateur toutes les bases qu’une reverb de qualité peut avoir à offrir.
Quoiqu’il en soit, que vous soyez jeune padawan découvreur du monde des effets, ou au contraire, un Indiana Jones averti, il y aura toujours un effet de spatialisation fait pour vous.
Il est temps, donc de revêtir un gilet sans manche rouge, des baskets auto-laçantes, et d’embarquer à bord du monde des effets spacio …. temporels !
Rédacteur : Strato Niko