Jack White
Dernier d’une fratrie de 10 enfants, John Anthony Gillis, alias Jack White, naît le 9 juillet 1975 à Détroit dans le Michigan américain. Son enfance, il va la passer en grande partie à l’église. Ces deux parents y travaillant en tant que secrétaire, pour sa mère Teresa, et comme « homme à tout faire », pour son père Gorman. Jack sera longtemps enfant de chœur et considérera longtemps même l’idée d’une carrière ecclésiastique.
Mais, heureusement pour les fans de rock, il fera le choix de privilégier son autre passion : la musique. Débutant avec la batterie, il va rapidement se mettre à l’apprentissage de la guitare et du piano et enregistre vers l’âge de 15 ans son premier album lo-fi afin d’y imprégner un son sale. Son qu’il adoptera durant de nombreuses années et encore aujourd’hui, même si celui-ci a tout de même évolué.
Alors qu’il travaille en tant qu’apprenti tapissier depuis 1990, il fait ses premières apparitions scéniques derrière la batterie du groupe Goober & the Peas. Durant la même période, il commence à fréquenter une barmaid, Meg White, qui travaille dans un resto-bar-barbecue local nommé le Memphis Smoke. Quelques mois plus tard, le 21 septembre 1996, ils se marient à l’âge de 21 ans et Jack décide de prendre le nom de sa femme. Il devient donc Jack White, nom sous lequel nous le connaissons tous aujourd’hui.
Ils s’installent alors dans une maison, communément partagée avec les parents de Jack, dans la banlieue sud ouest de Detroit. Jack continue pendant quelques temps à travailler à la tapisserie le jour et à jouer en concert certains soirs de semaines et les weekends.
Dans le grenier de cette maison, Jack installe une vieille batterie et un ampli de guitare. Meg, bien qu’elle n’ait absolument aucune expérience musicale, n’ayant jamais touché à un instrument, se met à jouer de la batterie pour accompagné son mari lors de ses improvisations à la guitare. Elle se rappelle de ça avec le sourire : "It was childlike because I had no idea what I was doing." / "C’était enfantin car je n’avais aucune idée de ce que je faisais. ".
Puis, le feeling passant de plus en plus, il décident de se considérer comme un groupe en tant que tel et de se produire sous le nom de The White Stripes. Leur premier concert, ils le feront dans un nightclub local durant l’été 1997 et assez vite ils se feront un nom dans la scène garage rock underground de Detroit. En 1999, l’album éponyme sort et reçoit des critiques extrêmement positives bien qu’encore cantonnées à leur ville et environs.
En mars de l’année 2000, Meg et Jack divorcent. Etant donné qu’ils sont à ce moment plutôt inconnu au monde entier, ils decident d’un commun accord de communiquer aux journalistes futurs qu’ils sont frère et sœur histoire de préserver l’attention des gens sur leur musique et non leur vie privée. C’est d’ailleurs ce choix qui, pendant des années, et parfois encore aujourd’hui, amène des confusions dans la nomination de la relation de Meg et Jack. Sont-ils cousins, un couple secret ou alors frère et sœur ? Les théories fleurissent de partout chez les journalistes.
La suite chez les White Stripes c’est des centaines de concerts, cinq albums supplémentaires (De Stijl (2000), White Blood Cells (2001), Elephant (2003), Get Behind Me Satan (2005) et Icky Thump (2007) et la notoriété d’un groupe phare de la scène rock de ces dernières années.
Lors du split du groupe en 2011, Jack White explique sur le site officiel du duo : "The reason is not due to artistic differences or lack of wanting to continue, nor any health issues as both Meg and Jack are feeling fine and in good health. It is for a myriad of reasons, but mostly to preserve what is beautiful and special about the band and have it stay that way." / "La raison n’est pas due à des différences artistiques ou à un manque de volonté de continuer ni encore à des problèmes de santé en ce que, autant Meg que et moi, nous nous sentons bien et en bonne santé. C’est pour une myriade de raisons, mais avant tout pour préserver ce qui est beau et spécial concernant le groupe et que cela reste donc ainsi."
Par la suite, Jack White aura plusieurs projets dont deux nouveaux groupes. D’abord The Raconteurs avec un un bon ami Brendan Benson et aussi Jack Lawrence et Patrick Keeler, puis avec The Dead Weather formé par Jack White donc, Alison Mosshart, Dean Fertita et à nouveau Jack Lawrence.
Le premier groupe est à la base de deux albums merveilleux (Broken Boy Soldiers (2006) et Consolers of the Lonely (2008)) toujours dans la trempe de la patte White, peut-être ceux-ci encore un peu plus aux couleurs de l’enfance detroisienne du guitariste.
Le second est un « supergroup » formé de la chanteuse de The Kills et du guitariste des Queens of the Stone Age. Un son ici aussi très direct. La différence notoire entre The White Stripes, de The Racconteurs et de The Dead Weather, au delà des subtilités musicales bien sur, c’est la compostition de ce dernier. En effet, Jack recule de quelques pas pour se placer à la batterie et aux backing vocals alors qu’Alison Mosshart est au lead chant et Dean et à la guitare. Cette collaboration permettra l’enregistrement de deux album puissants et directs (Horehound (2009) et Sea of Cowards (2010)).
En plus de nombreuses collaborations autant en tant que producteur notamment (Wanda Jackson, Loretta Lynn) que vocaliste (Norah Jones), Jack White et l’auteur-compositeur-producteur-ingénieur du son de deux albums solo emmenés par divers musiciens et musiciennes. Ces albums (Blunderbuss (2102) et Lazaretto (2014)) sont autant l’un que l’autre le symbole de la volonté de Jack White d’approfondir ses racines musicales avec des morceaux simples mais radicaux, primaires mais prodigieux, bien que plus léchés.
Jack White est donc un multi-instrumentaliste indéboulonnable du rock moderne. Son jeu lacéré, sale et impulsif fais du bien aux oreilles et libère la personne poisseuse de R&R qui sommeille en nous. White est un musicien qui nous regarde dans le blanc des yeux et qui ne nous laisse, de toute manière, pas insensible.
Raffaele Cuccurullo
*Pour fêter la séparation de Jack White et de Karen Elson, sa deuxième épouse, ils organisent une soirée à Nashville, avec l'invitation suivante : « Nous sommes et resterons amis et parents de nos deux enfants. Nous avons eu de la chance de partager toutes ces années ensemble et nous continuerons, chacun de notre côté, mais aussi ensemble, d'élever nos enfants. C'est pourquoi nous organisons une soirée de divorce, avec nos amis et nos familles. » Original.
*Jack White apparaît également dans certains films et documentaires dont « Shine a Light » de Martin Scorsese. Egalement dans Walk Hard : The Dewey Cox Story, dans lequel il joue le rôle d’Elvis Presley. Ou encore le documentaire de Davis Guggenheim en compagnie de Jimmy Page et The Edge qui retrace dans sa largeur l’histoire de la guitare électrique en se fixant justement sur ces trois illustres guitaristes modernes.
*Depuis 2001 il a créé sont propre label « Third Man Record » qui intègre un magasin d’achat de disques, un label d’enregistrement, des cocnerts et tant d’autres choses.
Titres à écouter :
- Seven Nation Army, Fell in Love With a Girl, Blue Orchid, My Doorbell, Jolene… (avec The White Stripes)
- Steady As She Goes, Broken Boy Soldier, Blue Veins, Salute Your Solution… (avec The Raconteurs)
- I Cut Like A Buffalo, The Difference Between Us, Treat Me Like Your Mother, Blue Blood Blues… (avec The Dead Weather).