Comment rester motivé à la guitare ?
Le seul endroit dans lequel le succès précède le travail est le dictionnaire, Vidal Sassoon.
Quand on joue de la guitare, on joue, on joue, on joue beaucoup, même. C’est ce qui fait évoluer, progresser, devenir une bête de scène.
Mais on est parfois confronté à des phases pendant lesquelles on a l’impression de stagner, voire parfois même de régresser ! Et dans ces cas-là, le simple fait de poser les yeux sur l’objet de sa passion peut devenir une corvée …
Mais alors, comment font certains pour garder le cap, ne pas perdre la foi, et garder en eux cette motivation, cet élan, ce moteur, qui les pousse jour après jour à se saisir de leur guitare et à continuer à travailler, coûte que coûte ?
Nous allons tenter de vous proposer ici quelques pistes, qui, espérons-le, sauront vous apporter le réconfort dont vous pourriez éventuellement avoir besoin un jour … Parce que la motivation quand on apprend la guitare, c’est primordial !
motivé, motivé !
Une chose est sûre, très rares sont les apprentis guitaristes qui n’ont pas connu ce problème de perte de motivation. C’est pourquoi nous vous conseillons de venir en parler, sur la communauté de Hguitare. Vous y trouverez forcément un interlocuteur étant, comme vous, passé par une période similaire.
POURQUOI JE N’AI PLUS DE MOTIVATION ?
La première des raisons expliquant la démotivation à la guitare, c’est l’impression de ne plus progresser. Quoique l’on fasse, on se lasse.
L’ennemi principal de tout guitariste, débutant, ou non, c’est l’impatience. Il faut bien avoir en tête lorsque l’on se met à apprendre à jouer de la guitare, que le chemin est long, très long même, et semé d’embuches.
C’est pourquoi il convient de recourir à une astuce simple : Le Plan de Travail.
MAIS C’EST QUOI DONC, LE PLAN DE TRAVAIL ?
Un plan de travail, c’est ce qu’on trouve dans la cuisine, pour se préparer un encas, en cas de petit creux.
Mais un plan de travail, lorsqu’on parle de sa guitare, c’est un schéma directeur sur lequel figurent les objectifs que l’on se fixe, les délais que l’on se donne pour les atteindre, ainsi que la façon avec laquelle on assimile, ou pas, la technique. On y fait figurer ses points forts, ses points faibles, ceux qui restent à travailler pour atteindre lesdits objectifs.
Voici concrètement ce à quoi peut ressembler un plan de travail. Bien entendu, vous pouvez le personnaliser comme vous le voulez, le tout est de s’y retrouver, que ce soit clair, constamment.
Exemple d’un beau plan de travail tout neuf.
L’intérêt de cette méthode simple, c’est qu’elle va permettre au guitariste qui le souhaite, par la suite, de travailler un thème en général, plutôt qu’un autre, afin de progresser de façon linéaire. Le plan de travail lui permettra d’évaluer au mieux son besoin : plutôt apprendre à bosser la rythmique d’un morceau, ou plutôt apprendre à jouer un solo, …
Il pourra ainsi focaliser son attention sur un centre d’intérêt réel, et qui lui permettra de progresser, tout en en gardant l’envie.
A noter : se poser des objectifs qu’on n’arrivera pas à atteindre se montera improductif, et très démotivant. Il convient donc, dans un tout premier temps, de se servir de ce système de plan de travail pour évaluer son niveau général.
COMMENT ÉVALUER SA PROGRESSION EN GUITARE ?
Souvent, que l’on soit guitariste débutant, confirmé, que l’on soit cuisinier, maçon, avocat … le regard que l’on porte sur soi-même est tout sauf objectif. Nous sommes notre premier public, et donc, notre premier critique …
C’est pourquoi soupeser la qualité de son jeu de guitare, à chaud, alors que l’on joue, c’est s’exposer à une critique sans compromis de soi-même, entraînant inévitablement le découragement, et donc la perte de motivation du guitariste … Mais pas de panique, il existe évidemment des solutions.
Alors, comment faire ?
ENREGISTREZ-VOUS, QU’ILS DISAINT !
Dans un article précédent, nous avons vu comment il était possible et simple parfois de s’enregistrer à la guitare. Pour voir cet article, cliquez ici.
La vertu de cette méthode réside dans le simple fait qu’elle vous permettra de vous écouter (mais faite-le à froid, en période de repos), et de mettre en avant vos points forts, mais aussi les points restant à travailler pour bien maîtriser un morceau, ou une technique.
N’hésitez pas à faire écouter cet enregistrement à d’autres guitaristes, ou à vos amis, afin qu’ils vous donnent également leur ressenti. En effet, un avis extérieur est toujours le bienvenu, qu’il soit positif, ou négatif.
une des techniques d’enregistrement les plus courantes.
Attention cependant à ne pas trop vous exposer. Ce n’est pas parce que vous vous êtes enregistré qu’il vous faut, pour le moment du moins, faire partager vos prouesses au monde entier. Cantonnez-vous à un cercle vertueux d’amis, musiciens, ou pas, mais tous bienveillants, tout en restant objectifs, bien entendu.
A noter : ce qui importe, dans le cas présent, c’est la qualité audio de votre enregistrement. En effet, votre auditoire se devra d’être davantage concentré sur votre jeu de guitare, dans ses points positifs, comme dans ses points négatifs, plutôt que sur votre look, ou votre magnifique déhanché … privilégiez donc le son à l’image.
A savoir : certains sites peuvent vous permettre de stocker vos enregistrements audio, et ainsi de les faire écouter aux personnes auxquelles vous demanderez leur avis. Le site http://soundcloud.com par exemple, vous permettra de stocker (gratuitement, en partie du moins) votre musique, de confier le lien à vos amis critiques, et leur permettra de commenter vos prestations.
Conseil : s’enregistrer tous les jours ne mènera pas à grand-chose, si ce n’est à maîtriser les techniques de prise de son. Il convient donc ici de s’imposer une cadence raisonnable, genre une fois par semaine, ou toutes les dix heures de travail à la guitare, par exemple.
OUVREZ VOS HORIZONS !
Outre l’impatience, un autre obstacle à la motivation, c’est le manque d’ouverture d’esprit. Se cantonner à jouer un style de musique en particulier, à n’écouter que les mêmes groupes, pousse inexorablement le guitariste vers un manque certain de polyvalence. Ce manque aura pour conséquence de lui donner l’impression plus rapidement d’avoir fait le tour de la question, donc de stagner, donc de le démotiver.
Soyez donc éclectique !
On connaît toutes et tous la notion d’éclectisme.
Rappelez-vous, déjà, à l’époque, dans « Tournez Ménages » :
Jean-Pierre : Nathalie, est-ce que tu es très pour l’éclectisme ?
Nathalie : C'est-à-dire l''éclectisme, j'en ai fait quand j'étais jeune, du saut en longueur, tout ça mais là j'ai arrêté c'est fatiguant l'éclectisme…
Jean-Pierre, un homme guidé par l'éclectisme
Blague à part (merci les Inconnus !), ne pas se cantonner à jouer ou écouter un seul style de musique, c’est s’éviter bien des soucis, dont celui de stagner.
Travailler plusieurs styles de musique, à la guitare, c’est apprendre plusieurs techniques, plusieurs morceaux, c’est étudier plusieurs styles.
En clair : Être électrique, c’est bien, être éclectique, c’est mieux !
ÉCHANGEZ AVEC D’AUTRES MUSICIENS
La démotivation a souvent une autre explication dans la vie du guitariste : la solitude.
Rencontrer d’autres guitaristes, d’autres musiciens !
On ne progresse jamais mieux qu’en jouant avec des guitaristes dont le niveau technique est plus élevé. En effet, il saura vous expliquer, vous montrer ses petits trucs et astuces.
D’autre part, le challenge d’avoir à apprendre de nouveaux morceaux est en soi une source de motivation.
L’idéal dans ce cas, est donc d’intégrer un groupe, ou sinon, d’en créer un. C’est une étape quasi nécessaire dans la vie du guitariste, car les rencontres qui en résulteront seront toujours riches d’apprentissages divers et variés.
Affronter sa timidité, et plonger dans le grand bain, c’est contribuer grandement au retour de sa propre motivation.
AUTRES PETITS RÉFLEXES POUR RESTER MOTIVÉ
Enfin, je vous propose ces quelques conseils tous simples, mais qui pourront s’avérer très utiles en cas de perte de motivation.
- Avoir autant que possible une guitare sous les yeux. Quand on laisse sa guitare rangée sagement dans sa housse, on son étui, on en finit par l’oublier ! Quand il faut aller la chercher à l’autre bout de la maison, on devient vite flemmard… Il convient donc d’essayer tant que possible de garder une guitare pas loin, car parfois, juste l’avoir sous les yeux donnera envie au guitariste d’aller la gratter.
- Jouer chaque fois que c’est possible: même cinq minutes, avant de prendre le bus, ou de faire la vaisselle. Il peut arriver alors qu’un riff magique naisse sous les doigts du guitariste. Il deviendra alors entêtant, obsédant, motivant !
- Ne pas forcer son art : travailler parce qu’on est obligé est une des meilleures façons de se démotiver. La guitare est un loisir, voire une passion, pas une contrainte ! Mieux vaut laisser l’instrument de côté, un jour ou deux, et y revenir parce qu’elle manque à son propriétaire.
- Ecouter beaucoup de musiques: beaucoup de musique, dans beaucoup de styles. Essayer également d’écouter le même morceau, en se concentrant sur la ou les guitare(s), la basse, ou la batterie. Ceci permet d’étudier et d’apprendre la structure même du morceau, et de l’assimiler plus facilement.
- Apprendre à s’écouter quand on joue: ne pas partir à l’aveuglette, ne pas se perdre sur le manche de la guitare, c’est se créer un vocabulaire, une expressivité, un langage musical. C’est progresser, apprendre à parler, et anticiper son phrasé.
- Prendre des cours: à tout âge, à tout niveau, on a besoin, un jour ou l’autre de perfectionner une technique. Seul, on n’est pas assez objectif pour se rendre compte du travail à faire. C’est pourquoi HGuitare a été créé : pour répondre aux besoins de tous les guitaristes.
Rédacteur : Strato Niko
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